Bienvenue dans la Cyberespace, la saga - S1 Ep2 - Ver numérique : petit père vert
Bienvenue dans le Cyberespace ! La saga.
Après un premier épisode sur les virus (férocement d’actualité) voici venir les vers. J’aurai pu écrire cette chronique en vers, mais déjà qu’à l’heure de la video et du podcast l’écrit n’est pas le media qui a le plus la cote, alors un poème….
Mais revenons à notre sujet, l’exploration du cyberespace et, dans cette première saison, pour s’en débarrasser avant d’aller plus loin, l’inventaire de toutes les bestioles malveillantes dont il regorge, afin d’apprendre à les dompter ou, à défaut, les apprivoiser.
« Un ver informatique est un logiciel malveillant qui se reproduit sur plusieurs ordinateurs en utilisant un réseau informatique comme Internet. Il a la capacité de se dupliquer une fois qu'il a été exécuté. Contrairement au virus, le ver se propage sans avoir besoin de se lier à d'autres programmes exécutables. Le ver appartient à la famille des programmes malveillants ou nuisibles, les malwares »
Donc dans le cyberespace, il y a des vers. Comme on est proche de ne plus en avoir dans nos jardins à force d’y déverser du glyphosate ou grâce aux joies de la globalisation qui nous a fait arriver dans nos belles plantes en pot des vers des quatre coins de la planète beaucoup plus costauds que les nôtres - le dernier ver super musclor en date qui mange nos vers ramollos vient d’Argentine -, on pourrait imaginer ce ver digital comme un héros sauveur de la bio diversité qui ce serait dit : "tiens, je vais me multiplier dans le cyberespace par mesure de sauvegarde, comme dans la vie la vraie, ici et maintenant, bref car dans le réel, ça sent le roussi pour moi".
Que nenni ! Le créateur du cyber ver s’appelle Robert Tappan Morris, un étudiant en informatique. Oui. Un étudiant qui a du se dire le matin du 2 novembre 1988 : "tiens je vais tester un truc" (véridique). Il a envoyé sa trouvaille dans le petit réseau mondial de l’époque et il en a fait pour environ 53000 $ (de l’époque) de dégât. Il a été condamné depuis. Mais il a un ver qui porte son nom.
Ce qui est génial dans cette histoire, c’est que le brave Robert, il n’avait pas d’intention malveillante. Il voulait juste tester un truc sur le mini réseau de l’époque pour voir comment on pouvait se déplacer de machines en machines. Pour cela il a exploité des failles. Et déjà en 1988, il y en avait plein, des failles, c’est-à-dire des gros trous béants qui laissent rentrer n’importe quoi dans les machines, à commencer par de sales bestioles. Nous aurons l’occasion d’en reparler. Voulait-il également, le Robert, tenter la première reproduction in vitro dans le cyberespace ? Sans doute ne le saurons-nous jamais.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là : Robert, peut-être parce qu’il n'était encore qu’étudiant, a fait des erreurs dans son code. Et ses erreurs ont rendu sa bestiole dangereuse et destructrice. Depuis, sa trouvaille a eu un destin gigantissime comme nous pouvons le constater tous les jours de notre vie numérique. On ne le dira jamais assez : faites des erreurs, vous en sortirez grandi !
Pour finir, sachez que si votre ordinateur abrite un ver - ce qui est fort probable :
1. Il vous espionne,
2. Il sert de base de déploiement de plein d’opérations malveillantes menées par des personnes tout aussi malveillantes,
3. Il peut détruire des données si un jour il est de mauvaise humeur,
4. Il peut lancer des attaques à partir de votre machine.
Et quand il ne fout rien (ce qui lui arrive) :
1. Il ralentit votre machine,
2. Il sature votre réseau et le ralentit,
3. Il plante votre machine pour se marrer et vous faire savoir qu’il a envie qu’on lui fiche la paix.
Comme vous ne pouvez plus envoyer de glyphosate dans les tuyaux - sinon Greta vous jette un mauvais sort - que faire ?
Analyser régulièrement tous les fichiers de votre machine à l'aide d'un antivirus (qui d’ailleurs porte mal son nom je le signale, on devrait plutôt dire antivers mais les braves utilisateurs que nous sommes avons déjà remarqué depuis pas mal de temps que les développeurs IT ne nous rendaient pas la vie facile);
Mettre à jour régulièrement (encore et toujours) les logiciels installés sur votre machine pour s'assurer d'avoir les dernières versions qui corrigent les failles utilisées par la bestiole pour rentrer et s’éclater la panse (pas trop difficile : juste que les développeurs IT des mises à jour pourraient nous dire AVANT de lancer la mise à jour pour combien de temps ça va bloquer notre machine) ;
Éviter les sites internet à risque, notamment les sites de hackers - qui savent bien se planquer derrière des sites qui ont l’air de rien ou plutôt qui vous rappellent quelque chose alors restez méfiant, gardez votre distanciation numérique et évitez les sites sans cadenas ;
Ne pas télécharger de partout des documents ou autres logiciels et comme à l’accoutumé méfiez vous et gardez votre distanciation numérique : quand c’est gratuit, se cache souvent derrière le serveur un loup pour dévorer la biquette 🐐que vous êtes (le cyberspace est un vrai bestiaire) ;
Et dans la même veine, quand vous recevez des pièces jointes dans un email, avant de les ouvrir faites les analyser par un antivirus (ver) à jour (et pas par une vieille taupe qui ne voit plus rien encore moins le ver argentin - relire plus haut).
Mais surtout surtout : faites marcher votre cervelle que diable ! Parce que le ver, vous croyez qu’il n’en a pas beaucoup, lui, de la cervelle, mais que nenni ! Son créateur est suffisamment bien câblé pour savoir utiliser nos bas instincts d’être humain. Des exemples ? Si vous recevez un mail qui vous annonce :
Félicitations vous venez d'être tiré au sort pour un séjour dans un pays non touché par le Covid-19,
Breaking News Covid-19 : le gouvernement vous rembourse votre impôt sur le revenu,
Vous êtes le 1.000.000 visiteurs !! Vous venez de gagner le dernier paquet de farine,
... il y a sûrement un ver (de farine) caché derrière le lien sur lequel votre cerveau reptilien va vous faire vous précipiter. Donc, on ne clique pas, même si on aimerait quand même bien aller voir. Encore plus en ce moment où notre esprit cherche de l’occupation.
Voilà. C’est tout pour les vers. Dans le prochain épisode, nous monterons à cheval et réviserons notre mythologie.
Si vous avez aimé cette lecture et peut-être appris des choses qui vous ferons modifier certains de vos comportements numériques, n’oubliez pas de me suivre car les petits poissons 🐠🐟🐡 font les grands bancs et rendent heureuses les jolies sirènes🧜♀️.
👉 Vous pouvez aussi vous procurer « Cyberattaque - Plongez au coeur du blackout ! » une expérience immersive dans le désert digital joliment illustré par Renard et préfacé par le Général Marc Watin-Augouard.