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La semaine de 5 jours 1/2

Il y a quelques années, un expert bien éclairé, comme tous les experts, avait publié un livre dont le titre était « la semaine de 4 jours » (au lieu de 5 pour le boulot). Depuis hier soir, nous expérimentons tous la semaine des 5 jours 1/2. (À ne pas confondre avec 9 semaines 1/2 qui feront revenir dans les cervelles des lecteur/rice s cinéphiles né(e)s avant 1970 des images de sympathiques coquineries. On n’en reparlera quand on en sera à 5 semaines 1/2).

Oui, parce que si je sais encore compter, nous sommes confinés depuis mardi 18 mars midi. Donc sauf erreur de ma part, nous serons en confinement depuis une semaine mardi 25 midi, soit après 7 jours. Dés hier soir dimanche, les annonces tonitruantes fusaient : en quel état sommes nous après une semaine de confinement ? A l’heure où nous abordons la deuxième semaine de confinement, blablabla, blablabla….

Serait-ce un signe qu’après 5 jours 1/2 nous sommes déjà au bord de la crise de nerf ? Evidemment ce premier week end de confinement a eu le goût étrange de jours pas si différent des quelques jours qui le précédaient : il y a encore peu, nous nous réjouissions de ne pas bouger de chez nous le week end arrivant après 5 jours de boulot au bureau. Cette fois-ci, il a fallu contenir la démangeaison frénétique de vouloir sortir de chez nous (transformé en bureau / établissement d’enseignement depuis 4 jours), la cervelle noyautée de l’intérieure des données de propagation de ce petit malin de virus.

Ce lundi en début d’après midi, je me décide à aller faire quelques courses (en l’occurrence pour acheter ce que mon cher et tendre compagnon a bien entendu oublié d’acheter samedi, comme d’habitude (un homme qui part faire les courses revient quasiment tout le temps sans le produit essentiel qu’il était parti acheter, c’est bien connu), mais dans le contexte actuel, je m’en suis trouvée un peu plus fâchouillée qu’à la normale. Et puis j’ai besoin de m’échapper de tous ces intérieurs des uns et des autres que je découvre lors des webconfs ou en regardant les infos à la télé.

Donc aujourd’hui, direction les achats nécessaires à ma survie : des champignons, de la salade et de la crème fraîche. Et là, elle me surprend du fin fond de mes entrailles…. De quoi ça ? Et bien la peur, pardi ! Mon cher et tendre enlève son casque, met son téléphone en silencieux, pour me crier « n’oublie pas tes gants ! Et ton masque ! ». Mes gants ? Mais… c’est le printemps. Un masque ? Mais je n’en n’ai pas, même périmé (relire l’article précédent).

Je glisse le bandana bleu du chien et mes moufles de ski dans mon sac.

J’angoisse.

Que vais-je trouver à la supérette du coin ? Un rayon vide ?

Qui m’attend caché entre la poire et son étal ? Le corona virus ?

Et comment me comporter si je rencontre un congénère ?

Arrivée à la supérette, distribution de gant. Sans s, car on nous en donne un seul. Faut gérer le stock. Après les masques manquerait plus qu’on manque de gants. Je me trouve particulièrement élégante dans les rayons débordants de victuailles. En effet, le gant lui aussi est bleu et est donc pile poil assorti à mon masque. C’est très chic. Je m’amuse du ballet des quelques clients masqués qui se tournent autour pour respecter le mètre de distance. Je me surprends à contourner les rayons. Quel joli ballet d’un genre nouveau. Je finis mes courses au pas de course la boule au ventre. Je jette des regards à droite, à gauche, le moindre de mes gestes peut provoquer une rencontre entre mon organisme et le foutu virus.

Direction la caisse. Le caissier est saucissonné dans du cellophane. Je commence à avoir du mal à respirer sous le bandana bleu du chien (qui de plus sent le chien) et j’ai la main moite dans le gant. J’essaye de prendre en photo la une du journal mais pas simple avec le gant. Tout ça pour me souvenir quand j’écrirai ces mots de blaguer bêtement sur le bandeau publicitaire du jour « Anniversaires ? Mariages ? Fêtes de famille ? Notre magasin de ballons, cotillons et dragées est à votre disposition ! Tout pour faire la fête ! Déguisements et accessoires».

Moi j’en connais un qui doit bien se marrer à voir notre cirque. Il a drôlement bien réussi son coup le minus. Et il est train de dévaliser le magasin de cotillons pour faire la fête avec tous ces autres copains microbes.

A bientôt pour : les trucs et astuces indispensables pour aborder la deuxième semaine de confinement que je ne vous livrerai que quand nous y serons, des envolées littéraires autour du confinement, et autres joyeusetés.

Confinement votre,

Angeline


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